Avoir une décision à prendre est angoissant quand on n'a pas les bons éléments et/ou que l'on doute de soi.

Parfois, on a l'impression de vivre un moment clé décisif, sans possibilité de retour et on se met une pression supplémentaire.

L'angoissé, faute de savoir des choses essentielles, peut rater une occasion de se faire du bien ou du moins, d'être perspicace.

Frédéric me dit:

" Prendre une décision est compliqué pour moi, ça m'angoisse. Je recule de peur de me tromper mais finalement je dois me décider à la dernière minute. Je me trompe souvent et ensuite c'est des regrets et des problèmes. "

Même s'il est vrai que se tromper lourdement lorsque l'on doit se décider peut être très ennuyeux voire catastrophique, rassurez-vous, il y a une solution pour améliorer grandement le nombre des bonnes décisions dans votre vie.

Dans ce billet qui reprend le travail de spécialistes, nous allons voir :

1/ Qu'est-ce qui nous empêche de prendre de bonnes décisions, pourquoi nous trompons-nous ?

2/ Comment y remédier ? Les grands chapitres.

"Chaque décision comporte un enjeu (ce que l'on peut gagner ou perdre) et une responsabilité,

c'est pour cela qu'il est si difficile de faire les bons choix"

Oui, c'est difficile mais moins qu'on ne le croit.

Réfléchissons :

Comment notre esprit rationnel réagit-il face à une prise de décision ? Et pourquoi, parfois, lorsque nous décidons, nous nous trompons, tout en étant persuadé d'avoir raison ? -Rémi Larrousse, spécialiste de la distorsion de la perception et des automatismes de pensée.

Une décision est un arrêt mental sur une projection de soi.

C'est l'action de décider quelque chose ou de se décider, après délibération, réflexion individuelle ou collective. Pour prendre une décision, on passe en revue deux ou trois choses dans sa tête, on en fait la synthèse, on juge et on choisit. C'est le chemin habituel. Mais soyons sérieux : il y a forcément quelque chose qui cloche dans ce chemin, sinon, nous prendrions toujours de bonnes décisions. 

Qu'est-ce qui nous empêche de prendre une bonne decision ?

Les 3 PIÈGES de la pensée:

Ces pièges ne sont pas nombreux, ils sont simples à comprendre mais ils sont redoutables. Ils induisent notre esprit en erreur parce qu'ils faussent notre jugement.

Ce sont des mécanismes AUTOMATIQUES de la pensée.

Vous devez les connaître pour les contourner sinon vous ne pourrez tout simplement pas prendre de bonnes décisions.

PREMIER PIÈGE

1/ Le "cadrage serré"

Le cadrage serré est un mécanisme automatique de la pensée fort utile. On peut le comparer au zoom de l'appareil photo. C'est une focalisation de l'esprit sur une pensée ou une une idée ou une image. "Il s'effectue naturellement, inconsciemment et consiste à réduire nos possibilités de choix" précise Rémy L.

Le cerveau reçoit tant de données de notre environnement intérieur et extérieur qu'il doit simplifier en permanence pour choisir et agir. Il va au plus rapide, il en a l'habitude puisque depuis toujours, il doit prendre des décisions psychiques et physiologiques express afin que le corps fonctionne bien.

C'est un peu ce que fait Google.

Par exemple : si vous tapez le terme "école" dans la fenêtre de recherche de votre navigateur, Google va vous proposer très rapidement les liens les plus directs susceptibles de répondre à votre requête, c'est-à-dire un site présentant le meilleur taux de présence de ce terme dans son contenu.

Et bien, Google aura eu beau faire son travail, il ne vous aura peut-être pas apporté la bonne réponse.

Vous qui cherchiez en fait quelque chose sur l'école à la maison, il vous donne seulement la définition du mot "école" de Wikipédia. Votre requête étant trop large, il a fait avec logique, une focalisation sur la définition du mot "école".

Le tri rapide de Google nous permet d'obtenir des résultats de recherche rapidement sur Internet mais il peut également être une source d'erreur. Pour obtenir la bonne réponse du moteur de recherche, il nous faut étendre les données de bases.

Taper " comment faire l'école à la maison facilement ? " aurait donc été plus judicieux.

C'est en effet plus long à écrire mais, au final, le résultat est plus sûr et donc la découverte du bon site répondant à la question : comment faire l'instruction dans la famille ?* n'en est que plus rapide...

Ce zoom de l'esprit est en général très bon. Les choses simples et familières ont de grandes chances d'être ce qui est le plus utile, le plus recherché, la réponse la plus rapide.

L'avantage, c'est que votre cerveau n'est pas pris au dépourvu.

Le cadrage serré est le premier automatisme de la pensée dont il faut se méfier.

Le désavantage, c'est qu'il réduit considérablement nos possibilités de choix car il reste, ce faisant, dans sa zone de confort.

Lors d'une prise de décision, le cadrage serré est particulièrement insidieux car il détermine la question sur laquelle va porter votre réponse.

En effet, ce cadrage mental sélectionne UNE question qu'il considère comme La question clé et cette question-là va irrémédiablement orienter votre réponse à vos interrogations sur un sujet, afin de dire "oui" ou "non".

On le repère lorsque la décision repose sur un choix, une question qui appelle une réponse binaire.

Par exemple, on se demandera:

" Dois-je quitter mon travail actuel pour être plus épanoui ?"

Au lieu de se demander:

" Comment être plus épanoui ? "

ou encore:

"Dois-je quitter mon conjoint pour arrêter mes angoisses ? "

Au lieu de :

"Quels sont les moyens qui existent afin de ne plus avoir d'angoisses ?"

Prenez votre temps. Reformulez la question clé bien trop étriquée qui vous est posée, qui vous vient à l'esprit afin de la rendre beaucoup plus vaste.
Ce n'est pas une fuite. C'est la seule manière de reprendre en main le circuit de la pensée réflexe qui est rapide mais aussi superficiel et peu fiable.

Mr Frédéric Falisse précise ce qui suit:

Nous posons des questions tous les jours. Hélas, nous posons toujours les mêmes types de question.
Nous nous posons de manière systématique 15% seulement des possibilités de question !  -TEDxPanthéonSorbonne in Paris-

Le bénéfice du passage en revue de vos hypothèses les plus secrètes

Parmi les bonnes questions, il y a les questions reformulées façon Aristote. Exemple (provocateur, je l'admets):
Messieurs, au lieu de vous demander :

Dois-je continuer à séduire cette femme mariée pour coucher avec elle, alors que je suis déjà en couple ? OUI/NON

Demandez-vous :

Quelles hypothèses je fais

pour me dire qu'il faut que je continue à séduire cette femme pour coucher avec elle alors que je suis déjà en couple ?

Exemple d'hypothèses que vous pourriez faire:

  1. Je fais l'hypothèse qu'elle va m'aimer sexuellement et amoureusement longtemps, comme je le souhaite, que cela sera très satisfaisant.
  2. Impossible, je n'ai pu me tromper sur mon choix.
  3. Je fais l'hypothèse qu'elle aime ça, que c'est ce qu'elle veut aussi.
  4. C'est ma destinée.
  5. Je fais l'hypothèse que pas une autre femme ne mérite que je la séduise.
  6. Elle n'en souffrira pas, ni elle, ni ma compagne.
  7. Je fais l'hypothèse que je le regretterai toute ma vie si je ne le fais pas.
  8.  Mon droit d'abord, je peux faire ce que je veux puisque cela me plaît.
  9. Je fais l'hypothèse que faire un peu de mal dans la vie ce n'est rien si on en jouit pleinement.
  10. Mais si  ! Je suis un homme respectable en trompant ma partenaire de vie puisque je m'occupe d'elle par ailleurs.
  11. Je fais l'hypothèse que le sexe n'est qu'un moyen de jouissance.
  12. Cela n'aura pas de fâcheuses conséquences pour moi ou je pourrais m'en ficher.
  13. Je fais l'hypothèse que j'aime cette femme suffisamment pour avoir le droit de coucher avec elle même si je ne vivrai probablement pas avec elle.
  14. Elle sera satisfaite sexuellement et que cela est suffisant pour m'autoriser à la séduire.
  15. Je fais l'hypothèse, si je suis croyant, que Dieu ne m'en voudra pas car Il sait à quel point je suis insatisfait dans ma vie
  16. Je fais l'hypothèse que je ne le regretterai pas.
  17. Sûr, je vais vivre des moments extraordinaires avec cette femme parce que ce n'est pas ma femme, que ça s'est déjà produit, que je suis malin, que je ne dois me priver d'aucun plaisir, que ma vie passe, etc, etc.

Vous voyez comme la perspective change ? Comme le problème, grandement chargé de sentiments, d'émotionnel, s'allège petit à petit des ses sentiments et des réflexes automatiques de pensée qui nous trompent, devient plus brut ?

A force de nous débiter à nous-même nos sentiments, ils finissent par retrouver leurs vraies dimensions.

Une dimension plus exploitable en terme de décision. Une dimension relative, débarrassée de ses fioritures parfois grotesques.

D'autres choses peuvent enfin peser dans la balance. Des choses jusque-là rejetées d'office ou presque par la pensée automatique qui ne veut pas s'alourdir de trop de raisonnement pour être rapide. Les sentiments, pareillement au fast-food, se consomment rapidement et ont l'air délicieux...

JE vous offre cette maxime :

"Raison déraisonnable ! Dans ta hâte tu me perdrais ! Chienne de mon cœur, il ne peut être mon maître seul "

Autrement dit : Cœur et raison doivent être sondés, cuisinés.

Quels sont leurs vrais mobiles ?

Une boîte de conserve, c'est une bonne base rapide mais ce n'est pas délectable, il faut la cuisiner et se méfier des additifs !

Imaginez que vous voulez tailler une montagne. Plus sa roche sera pure, dépourvue de fossiles et plus cela sera simple.
Mais il faut aussi qu'elle soit à la bonne taille, à votre taille. Ainsi, les bons sculpteurs tailleront d'abord un gros bloc abordable, transportable...

Pareillement, prendre une bonne décision implique de savoir écrire.
Les meilleurs décideurs sont rapides et n'ont pas besoin de carnet... Ça n'a jamais été mon cas.

SECOND PIÈGE

2/ Les fausses corrélations

Les fausses corrélations sont le résultat de notre capacité à créer des liens de cause à effet, entre des éléments qui ont peu en commun, pour créer du sens et nous convaincre.

On s’évertue à chercher une explication rationnelle ou à faire un bilan rationnel à partir d'éléments plus ou moins nombreux et plus ou moins fiables pour émettre une seule hypothèse qui explique à elle seule la présence de tous ces éléments.

ATTENTION ! Cette hypothèse unique peut être fausse.

C'est ce que l'on appelle un faux lien logique.

La fausse corrélation est un piège dans lequel nous tombons souvent.

Le cerveau a tendance à aller chercher rapidement tous les faits qui ont tendance à confirmer notre hypothèse, tous les faits qui confirment notre intuition.

Naturellement, les contre-arguments ou les faits contraires seront mis de côté, négligés, déconsidérés.

Notre inconscient veut, avec force, valider ce que nous voulions prouver par avance. Peu lui importe que cet orgueil puisse nous fourvoyer.

La perspicacité, le recul, l'honnêteté sont essentiels pour vous protéger de fausses corrélations qui pourraient vous faire prendre une mauvaise décision.

TROISIÈME PIÈGE

3/ L'excès d'information

L'esprit a tendance à vouloir toujours plus d'informations. Dans une prise de décision, bien qu'il ait déjà beaucoup d'informations, il va reporter l'échéance de la décision car il doute, il se dit: "la prochaine info sera peut-être capitale pour choisir."

En fait, c'est l'inverse.

L'esprit a bien souvent au moment de la prise d'une décision pertinente toutes les informations, tous les faits qu'il faut MAIS il ne sait pas repérer les informations, les faits les plus utiles.

Finalement lorsqu'on décide, l'un des plus grands dangers n'est pas le risque, ni l'incertitude, mais le décideur lui-même et sa rationalité, ses pensées automatiques qui peuvent lui jouer des tours.

On pense que la raison est un mécanisme presque infaillible, un peu comme la respiration ou les battements du cœur. Or, ce n'est pas le cas. Vous avez une raison fiable mais elle n'intervient qu'après un certain laps de temps, après que la raison mécanique ait joué sa partition.

Prenons un exemple concret :

Vous avez à prendre une decision concernant le fait de devenir mère.
La question basique qui vient à l'esprit est donc : "dois-je avoir un enfant ?" OUI / NON (cadrage serré).

Votre réponse éclair est "non"

La suite classique serait d'étayer le "non" par une fausse corrélation : on n'a pas assez d'argent, un enfant, ça coûte cher.
Puis vous étayeriez cette décision par le passage en revue de vos informations à ce sujet : vous avez eu l'occasion de faire le tour des magasins de puériculture et vous vous êtes rendue compte que quasiment tous proposent du matériel de maternité hors de prix.

Ainsi la décision: " non, je ne dois pas devenir mère" paraît raisonnable, sage, logique.

La suite...

Sur ce, votre conjoint adoré décède des suites d'un accident de voiture. Il envisageait lui aussi d'être père. Vous regrettez...

Que ne donneriez-vous pas aujourd'hui pour avoir la possibilité de remonter le temps et de prendre une autre décision concernant cet enfant...

Ce serait difficile, oui, mais cet homme qui voulait être père aurait aujourd'hui une descendance et vous seriez une mère heureuse de serrer dans vos bras le fruit de votre amour. La mémoire de votre compagnon serait honorée des soins et de l'affection que vous porteriez à cet enfant, certes arrivé dans des conditions que certains ne jugeraient pas idéales mais que vous considéreriez aujourd'hui comme secondaires, voire déplacées.

1/ Transformez à présent la question de base

"Dois-je avoir un enfant ?"  en "Pourquoi aurais-je un enfant ?" répondez et ensuite mieux encore posez vous cette question : quelles hypothèses est-ce que je fais concernant la venue d'un enfant dans mon existence ?

Ce travail de reformulation peut paraître fastidieux. Ne le faîtes pas, dans ce cas. Après tout, vous vous êtes très bien débrouillé sans jusque-là...

Sinon, je peux aussi vous aider.

Imaginez que vous augmentiez considérablement le nombre de bonnes décisions dans les jours qui suivent et les années qui arrivent. N'est-ce pas apaisant de savoir comment font ceux qui guident bien leurs pensées et leurs choix ?

Dorénavant, vous allez vous étonner. Se maîtriser, comprendre et maîtriser ses pensées et ses actes, c'est s'assurer plus de paix et de bonheur contrairement à ce que toutes les publicités sur le lâcher-prise enseignent...

Une bonne décision en entraîne souvent une autre... un peu de jugeote, beaucoup d'honnêteté et c'est gagné. 🙂

Quelle est donc la prochaine bonne décision que vous allez prendre ? Quelle est votre question de base ?

Lien connexe : *bon site sur l'instruction dans la famille

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  1. Très bon article ! Ma prochaine décision ? Proposer à mon mari de le lire ensemble ! Comment ne plus vivre de tensions au sujet des décisions à prendre?
    Il me demande tous les jours de faire le choix des actions à mener, choses banales ( je mets où le reste de carottes rappées, au frigo?) où des choses plus importantes ( Alors on fait quoi, on part vivre à l’étranger ?) sous prétexte de me demander mon avis. J’ai du apprendre à me distancer fermement. J’ai eu droit à ” tu décides tout, tu fais toujours toute seule sans me demander mon avis!” Ce qui est vrai, j’ai confiance en moi quand je prends des décisions, et puis quand on a toujours la réponse “je ne sais pas, comme tu veux !” …
    J’essaie de prendre mes décisions et lui laisser les siennes mais c’est compliqué quand ça concerne toute la famille. Et puis j’ai aussi mis un STOP à ses questionsdécisions parce que mentalement ça peut être fatiguant de mettre mon cerveau à sa disposition pour répondre à SON questionnement ! j’utilise aussi l’humour, pour les carottes ça devient ” mets les dans ton caleçon !”
    Merci pour cet article qui va améliorer notre vie !

    1. Ah, Marie, oui l’humour est très intéressant pour faire baisser la pression. Dans un cas comme le votre , il faut cloisonner. Décider ensemble qui prendre la décision finale sur quoi. Et par pitié restez dans les schémas classiques, j’oserai dire naturelles. Lui peut par exemple s’occuper de ce qui concerne tous le matériels électroniques, portables, forfaits, ordinateurs, usages de ces appareils et puis de se qui concerne la voiture et vous pouvez vous occuper de prendre la décision finale sur le choix des vacances, la santé des enfants etc. Attention, au risque de choquer je pense que votre mari n’a se statut que s’il lui ai réservé de faire un autre choix que vous en dernier recours et après discussion. Laissons donc les hommes prendront leurs responsabilités et endosser leurs erreurs de choix. Une femme à bien assez à faire, à penser et à décider pour avoir envie de s’en remettre, de se délester de la direction définitive, de s’appuyer sur les décisions de son homme. Si celui ci ne s’en sort pas très bien il y a des façons de s’y prendre. Vous voulez faire de votre homme un homme ? Ou au contraire, vous voulez que votre homme se calme un peu et soit plus doux ? Contactez-moi.

      1. Oh merci, je n’aurais jamais pensé à cette organisation au niveau des choix. Surtout que vous soulevez une pierre sous laquelle nous avons commencé à creuser, nos places d homme et femme, nos éducations respectives, moi en femme masculine fonceuse, lui en homme sensible et timide…Seuls nous avons avancé, mais je crois qu’un coup de pouce va être nécessaire avec vous, je suis heureuse d avoir découvert votre existance.

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