Il vous arrive de penser à une vie fantastique. Une vie de rêve. Mais il y a des rêves qui, par leur fausseté, vous enferment. Et il y en a d'autres qu'il vaut mieux ne jamais voir se réaliser.

Une vie de rêve ? vraiment ?

J'affirme qu'il y a des rêves qu'on ferait bien de ne pas vivre. Oui, ce qui n'arrive pas nous épargne, parfois. Nos rêves inassouvis nous ont évité et nous évitent encore des tas de problèmes, dont nous n'avons même pas idée.

Tel jeune homme rêvait de faire tel travail dans sa vie et bien, ce "non accomplissement" - qu'il a peut-être très mal vécu - lui a permis d'échapper à un rythme de vie infernal, à un licenciement douloureux.

On a donc intérêt à prendre davantage de recul et accepter plus facilement ce qui ne touche pas à l'essentiel de notre vie.

Question : qu'est-ce que l'essentiel de notre vie ? C'est ce qu'on appelle la vocation (dont nous parlerons ailleurs)

  • Voir La vocation. L'essentiel de notre vie (article en cours de rédaction)

On est repu de remontrances et de citations sur la réalisation des rêves, qui se veulent éclairées sur les réseaux sociaux ou dans les pubs :

Vis tes rêves ! Poursuis tes rêves ! Écoute ton cœur ! Vis à fond ! Profite de chaque instant ! Ne rêve pas ta vie ! Fais de ta vie un rêve...  Rêvons nos vies ! Vivons nos rêves...

Qui n'a pas subi ces exhortations ? Vindicatives et tyranniques, elles finissent par donner la nausée.

Alors, oui, il faut savoir se délester de pesanteurs et embrasser la vie pour laquelle on est fait.

Il ne faut pas tomber dans l'une des 18 raisons pour rester stressé ou angoissé.

Mais les rêves faux ne vont pas arranger votre situation. Car ils ne peuvent que s'agréger aux angoisses conditionnelles que vous découvrez sur ce site.

On pourrait presque parler de rêves conditionnels : on est enclin à certains rêves en fonction de la vie qu'on mène, en particulier en fonction des problèmes que l'on a.

Nous les angoissés, on ne rêverait pas assez fort ?

Ces conseils invitant à rêver, on les sert souvent aux angoissés, leur faisant croire que, s'ils souffrent, c'est qu'ils ne rêvent pas assez fort ou qu'ils ne se sont pas assez battus pour réaliser leurs rêves.

Le bonheur dépendrait de nos rêves...

Vos rêves en disent long sur vous. Ils en disent long sur vous et ils ne disent pas toujours que du bien de vous.

REVE définition : « Ce qu'une personne se représente par l'imagination et à quoi elle aspire de toutes ses forces » (Boiste, 1819).

Il s'agit de ne pas confondre rêve et imagination !

"Le rêve attache des sentiments à des idées que l'imaginaire nous apporte vierges" (Max Montgomery, 12018).

Trop d'espoir

Seulement voilà : trop d'espoir tue l'espoir. Le décalage entre ce qui est rêvé et la vie réelle fracasse les meilleures volontés.

Combien de suicidés ont trop rêvé ? Réfléchissez-y. Presque tous les suicidés par dépit amoureux, par exemple, ont cru en quelque chose qu'ils désiraient, et sont tombés d'un dépit exagéré.

Combien de moments gâchés, de trahisons, de mensonges, de désillusions, d'actes d'orgueil, de violences, de guerre, de meurtres passionnels au nom d'un rêve ?

Les politiciens sont de grands rêveurs...leurs rêves parfois ont la couleur du sang.

Pusillanimité

Il y a chez beaucoup de gens qui croient aux rêves éveillés de la pusillanimité. C'est-à-dire une envie d'atteindre au sublime. C'est un peu comme les "flashs" dont parlent les gens éméchés : on a l'impression de s'envoler fugitivement à mille à l'heure, de tout comprendre, d'avoir une capacité à lire dans l'âme de la personne à qui l'on parle.

Être pusillanime, qu'est-ce que cela veut dire ?

Étymol. Hist. 1. Ca 1265 adj. « qui manque de cœur, qui a l'âme faible, craintive » (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, II, XVI, p. 185, ligne 21:

Emprunté. au bas. latin pusillanimis « qui manque de courage », formé sur l'expression. pusillus animus « esprit mesquin, petit esprit »

Comp. de pusillus « tout petit », dimin. de pusus « petit garçon »

et de

animus « âme, courage ».

"Avoir envie d'atteindre au sublime". N'est-ce pas une qualité ?

 

 

Adolescents, adulescents.

Combien d'adolescents ne voyant pas le moindre petit début de leur rêve se réaliser, s'engluent dans l'idée que leurs projets, toute leur vie, ne resteront toujours que "des rêves" justement ?

Le découragement dû à des ambitions mal dirigées plombent.

De l'aspiration naturelle au rêve irraisonné, à la fatalité angoissante que ce n'est "que du rêve", tout cela.

La désillusion ramène aux tristes réalités. Cela nous plaque au sol.

Une époque rêveuse et angoissée à la fois

Mais voyons bien que tout cela est assez récent. Lorsque l'Humanité était confrontée à une activité concrète, des métiers, des outils, des semailles, ses rêves étaient plus consistants. Plus incarnés. Et donc moins désespérants.

Si nos ancêtres, nos arrières grands-pères et grands-mères nous écoutaient déclamer nos rêves, ils en seraient parfois abasourdis, sans doute aussi se moqueraient-ils.

D'autant que la plupart de nos rêves aujourd'hui tiennent dans des petites surfaces rectangles électroniques sur lesquelles on tapote le plus souvent des banalités.

On pense tous vivre l'exceptionnel

C'est d'ailleurs ce qui nous rend tous... identiques. On croit toujours notre rêve plus beau, plus important, plus grand que celui du voisin.

On est souvent plus amoureux de son rêve et de ce qu'il nous procure comme sensation, que de l'objet du rêve en question. Certains passent leur vie à courir un rêve, usant pour ce faire de moyens plus ou moins louables, sans se lasser de cette course, et en évitant même d'atteindre leur but, le moment venu !

Ha ! ça oui, il faut réaliser ses rêves mais pas dans le sens où on l'entend.

Il faut réaliser que ce sont des rêves. Il faut réaliser que ce ne sont que des rêves.

Et qui n'auront de qualité que le jour où ils prendront forme. Qu'ils deviendront une réalité. Le rêve naît de réalité solide, non l'inverse.

Passage d'un état à l'autre

C'est le passage du rêve à la réalité qui dépouille des aspects rêveurs et qui donnent une substance. Voilà où se situe le passage du feu.

Il faut réaliser oui, mais réaliser dans sa vie, des choses réalisables, bénéfiques pour soi et par extension pour nos proches.

Or, c'est le grand marché du moi, moi, moi. L'Occident est beaucoup plus dans la déclamation que dans l'agir. Analysez les discours et classez en deux les propos : ceux qui constatent (critiques, plaintes, analyses) et ceux qui construisent une action, un plan. Vous verrez, cela fait  quelque chose comme 95% - 5%.

Première impasse : avoir des rêves qui se heurtent à ceux des autres

Vous connaissez l'adage : la liberté s'arrête là où commence celle des autres.

Le rêve, c'est la même chose, quand il éclôt : un rêve s'achève là où commence celui de l'autre.

Mais pourquoi ne pas développer des rêves qui dépassent ces limites, qui se situent dans une autre perspective ?

Le propre du rêve, c'est qu'il transporte dans un autre état. Peut-on essayer de passer vraiment et complètement dans l'autre état, dans l'autre dimension, celle où se situe notre véritable identité ?

  • Voir aussi Où se situe ma vraie identité. Vocation (article en cours de rédaction)

On a déjà là une piste.

Ce que ça va impliquer

Or, pense-t-on à tout ce que ça va impliquer ?

Il est bon, souvent, que le rêve reste à l'état de rêve et se fasse oublier.

Tel homme politique rêve d'accéder au rang de président de la République. Et à côté de ça, à chaque candidat nouvellement élu, on a droit à la confession, au bout de deux mois: "Je ne réalisais pas ce que cette responsabilité allait m'amener / je ne savais pas que la tâche serait aussi éprouvante / je ne savais pas que les comptes de la Nation étaient aussi bas."

Ce genre de déclaration mériterait en principe une bonne fessée en public, car ce type a embarqué des millions de gens dans des discours, des rêves, et bien sûr des promesses qu'il ne tiendra pas. D'un autre côté, si les gens sont prêts à croire ces fadaises, c'est qu'ils accréditent ces rêves creux, idiotement.

On rêve de changer de travail. On rêve de partir.

Bien sûr. Tant mieux.

Mais où est le plan ? Où est la réalité ?

Illustrons tout cela par une image:

Vous voyez ?

On est dans le discours.

  • Sortir de l'angoisse, c'est d'abord un plan

Il faut savoir renoncer, se résigner sagement quand tout indique qu'il y aurait là une perte de temps, une balance bénéfice/risque qui tend vers plus de risque que de bénéfice, une incohérence avec ce que l'on est devenu, une incompatibilité entre ce rêve au moment où il est né et ce que nous pourrions en faire aujourd'hui.

Les rêves sont figés

"La science n'est pas le contraire de la folie ; le contraire de la folie, c'est la sagesse", dit Dominique Tassot, président du CEP. Pareillement, le rêve n'est pas le contraire de la morosité, le contraire de la morosité c'est la joie. La joie du rêve est petite. Elle n'arrive pas à la cheville de la joie de la réalité.

Il faut toujours voir la fin d'une chose.

Désillusion

Souvent quand quelqu'un réalise son rêve et que ce rêve le déçoit, il change de discours, il ne dira pas je rêvais de faire ce travail mais ce n'était en fait pas pour moi, il dira j'avais envie de faire ce job mais...

Et donc, quels outils mettez-vous en place pour éviter la désillusion ? Quel est le plan ?

C'est le plan qui compte

Car c'est quand on commence à mettre les choses en place qu'on se débarrasse de 99% d'évanescence, et qu'on acquiert 10% de réalisme naissant.

C'est vers cela que nous allons vous entraîner. L'alchimie va opérer.

Pourquoi il faut décider

Ne pas prendre une décision, ne pas décider positivement, c'est se condamner à errer dans l'indécision.

Et Dieu sait que les rêves peuvent enfermer, frustrer, tromper. Les rêves peuvent manipuler l'esprit, le focaliser sur une idée, une envie, une image.

L'amour est le dieu suprême du Panthéon des rêves. On y trouve des tas de dieux et de déesses, hommes et femmes adulés sans lesquels il serait, d'après les cœurs concernés, impossible de vivre ou du moins de vivre heureux.

Cet Olympe est bien cruel. L'imagination en amour désire ardemment mais elle est aveugle. Elle peut illuminer la plus obscure nuit, et la nuit à son utilité.

Besoin de réalité, d'incarnation

L'âme a besoin d’être incarnée, d'exister à la vraie lumière, celle qui surpasse la lumière si puissante de l'imagination.

Et si ta déesse n'était jamais née / Et si ton Prince charmant n'avait jamais vu le jour ? Dis-nous, cela t'aurait-il empêché de vivre ? Cela t'aurait-il empêché de connaitre le sentiment amoureux ? Non, tu aurais aimé aussi fort quelqu'un d'autre sans en ressentir la moindre frustration.

On ne connaît pas les frustrations de ce qu'on n'a pas vécu.

Du reste, des tas de gens vivent heureux sans la personne sur laquelle tu as jeté toute ton idolâtrie amoureuse. Des milliers d'hommes intéressants, aventureux, cultivés, riches, fabuleux n'auront jamais entendu parler d'elle. Pareillement, des tas de femmes ne sauront jamais que ton pur héros existe. Relativiser l’idolâtrie que l'on peut avoir pour celui ou celle qu'on croit aimé ainsi est vital. Idolâtrie et amour sont bien distincts.

  • Voir aussi Amour et idolâtrie (article en cours de rédaction)

Bref. L’existence humaine n'est pas éthérée

Non, elle n'est pas impalpable, invisible. Car elle se nourrit d'anticipations intellectuelles mais les pensées ne sont que des pensées. L'amour ne change rien à cela. Vouloir ne garantit pas d'avoir. Parfois ne pas obtenir ce que l'on veut est merveilleux.


L'amour a besoin de réalité. Aimer à travers une apparence corporelle un être imaginaire, quoi de plus atroce, le jour où l'on s'en aperçoit ? Bien plus atroce que la mort, car la mort n'empêche pas l'aimé d'avoir été.
C'est la punition du crime d'avoir nourri de l'amour avec de l'imagination. 

(Simone Weil, La pesanteur et la grâce, 1948, p. 74).


On se voit faisant ceci, à cet endroit avec tels sentiments, telle personne, à telle époque dans un décor plus blanc qu'il ne le sera en réalité. Un rêve peut gâcher beaucoup de belles choses dans votre vie. Il peut vous rendre aveugle et sec. Car l’obsession est orgueil. Quand les faits ont démontré que ce rêve-là était une erreur, souvent grâce à la providence, qui nous en écarte, il faut l'oublier pour mieux faire germer en nous un autre rêve, un rêve dont on sent déjà le parfum.

On peut se tromper de rêve

D'ailleurs, c'est une caractéristique de l'âge mûr chez un homme : accepter qu'on ne peut pas tout avoir, que les désirs d'adolescents étaient charmeurs mais immatures.

Le jour vient où l'on dit: "J'ai fait le ménage, non dans ma tête mais dans mon environnement, j'ai arrêté de tolérer autour de moi ce qui me rendait malade d'angoisse".

Ma "défaite" consommée assumée fut un des derniers stades de ma libération de mes angoisses. Mais j'ai dû retourner "ma terre" !

On croise beaucoup de désillusionnés.

Il ne faut pas non plus en rester à cette désillusion. Oui, il faut du rêve, mais noble, dans une voie d'accomplissement, et non plus une vaine spéculation. C'est ce qu'on appelle la vocation.

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